09.54.89.31.00 contact@lavieenbleu.org

LA VIE EN BLEU interwievée sur la situation du handicap dans le monde du travail

Le cabinet de recrutement IDEAL PROFEEL a interrogé la présidente de l’association au sujet du traitement du handicap en France dans le domaine de l’emploi :

Les personnes autistes peuvent être douées de qualités très appréciées des employeurs

Nous recevons aujourd’hui Sarah KOHANE-AZOGUI, présidente de l’association « La Vie en Bleu », qui s’exprime pour la première fois sur notre blog.

– Sarah, vous êtes la fondatrice de l’association « La vie en bleu », pouvez-vous nous expliquer en quelques mots l’objet de celle-ci?

LA VIE EN BLEU est la première association en France ayant pour objectifs le dépistage et la prise en charge précoces des enfants avec autisme entre 1 et 4 ans.

Les dernières études scientifiques insistent sur l’importance d’une prise en charge adaptée dès le plus jeune âge, c’est à dire avant 4 ans, période pendant laquelle la plasticité cérébrale est maximale.

Pourtant en France, le diagnostic intervient encore trop tardivement, et les structures de prise en charge surtout pour les très jeunes enfants sont quasi-inexistantes.

Nous organisons donc des conférences afin de former les professionnels de la petite enfance au dépistage précoce des TSA (troubles du spectre autistique) et nous aidons les familles à financer les prises en charges éducatives recommandées par la HAS et dispensées par notre équipe thérapeutique (ABA, ESDM, PECS…)

 – Même si vous êtes à priori éloignée des préoccupations d’avenir professionnel des enfants que vous accompagnez, vous restez j’imagine sensible au traitement du handicap en France y compris dans l’emploi ?

Nous souhaitons évidemment que les enfants atteints d’autisme puissent progresser et développer au maximum leurs capacités afin de pouvoir s’insérer au mieux dans la société.

Malheureusement l’inclusion en milieu ordinaire, que ce soit à l’école, dans les centres de loisirs ou, bien entendu sur le marché de l’emploi reste un combat de tous les jours.

L’image caricaturale et biaisée que les gens ont trop souvent de l’autisme conduit régulièrement à un rejet des personnes avec autisme dans le monde du travail. Les personnes porteuses de TSA rencontrent, pour la plupart, mais ce n’est pas le cas de toutes, des difficultés de socialisation et de communication, pour autant elles peuvent également être douées de qualités très appréciées des employeurs.

Ainsi en Israël, certaines personnes autistes représentent des recrues de choix au sein de l’armée, leur soucis du détail et leur acuité visuelle, permettant d’analyser les images aériennes et satellites et de repérer des éléments que la plupart des gens auraient laissé passer.

De la même manière le célèbre anglais Daniel Tammet (« Je suis né un jour bleu » Editions Les Arènes), souffrant du syndrome d’Asperger mais extrêmement doué pour les langues étrangères a créé une école de langues dont la pédagogie est très appréciée des étudiants.

L’autisme est certes un handicap, mais il peut également devenir une force !

– Que vous inspirent donc les derniers chiffres de l’Agefiph concernant l’emploi des handicapés en France? (3,1% le taux d’emploi direct des travailleurs handicapés dans le secteur privé / +12% de demandeurs d’emploi handicapés en un an etc…) 

Ces chiffres sont alarmants mais n’ont rien d’étonnant.

Dans la société actuelle, tout doit aller très vite et dès que l’on ne rentre pas dans les cases, on est écarté du système pour éviter que la machine ne se grippe. On ne laisse pas suffisamment de chances aux personnes handicapées de travailler, partager leurs compétences et montrer de quoi elles sont capables.

Cela contribue à les marginaliser encore plus, augmente le taux chômage et constitue une perte pour de nombreuses entreprises, qui sans le savoir, se privent de très bons éléments !

– Diriez vous que la France a un problème avec le handicap?

Le handicap est encore très tabou en France. Les personnes handicapées étant très peu intégrées, elles ne sont que peu visibles dans la société. Ce manque d’inclusion alimente la méconnaissance, les idées reçues; la différence au lieu d’être perçue comme une richesse, fait donc encore trop souvent peur.

Nous nous battons pour que cela change et sommes persuadés que seule l’intégration en milieu ordinaire pourra faire avancer les choses.


 


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>